1 employé∙e sur 4 pense perdre son emploi lors la crise du coronavirus – 1 sur 2 craint des conséquences négatives pour son travail sur le long terme


14.10.2020

Le mois passé, une enquête menée par le site d’emploi StepStone et l’université KU Leuven révélait que 8 employé∙e∙s sur 10 se sentaient socialement isolé∙e∙s lors la crise du Covid-19. Aujourd’hui, une nouvelle enquête met en lumière une autre conséquence essentielle de la crise : l’insécurité de l’emploi. Un∙e répondant∙e sur quatre craint de perdre bientôt son emploi. La moitié s’inquiète de conséquences négatives sur leur travail dans un avenir proche.

 

23% des répondant∙e∙s ont peur de perdre leur emploi dans un avenir proche

Lorsque l’on demande aux répondant∙e∙s ce qu’ils/elles pensent de la précarité individuelle de l’emploi – par exemple la peur d’être licenciée∙s – il est clair qu’un nombre remarquable d’entre eux/elles ont une vision pessimiste. Près d’un quart des participant∙e∙s (23%) disent craindre actuellement la perte de leur emploi pendant la crise du coronavirus.

Près de la moitié des travailleur∙euse∙s interrogé∙e∙s (48%) s’inquiètent des aspects de leur travail qui pourraient potentiellement changer de manière négative à cause de la crise du Covid-19, sans pour autant craindre de perdre effectivement leur emploi. 

 

Les Belges sont encore plus pessimistes quant à la précarité de l’emploi au niveau national

Les données relatives à la précarité de l’emploi au niveau national – c’est-à-dire à la manière dont les répondant∙e∙s pensent que les autres Belges se sentent par rapport à leur emploi (au fait de le garder) – révèlent un point de vue encore plus troublant. Un pourcentage stupéfiant de 69% pense qu’il existe, en Belgique, un sentiment général de peur de perdre son emploi.

En ce qui concerne l’impact négatif de la crise du coronavirus sur les aspects de l’emploi que valorisent les employé∙e∙s, la tendance est également très similaire. Plus de la moitié (59%) indique croire que de nombreux Belges pensent que leur travail va se détériorer dans un futur proche, tandis que 64% pensent que beaucoup de personnes sont incertaines des conséquences de la crise sur leurs conditions de travail dans les mois à venir.

Lorsque l’on examine les réponses des participant∙e∙s à l’étude, le maintien de l’emploi lui-même – plutôt que les conséquences négatives de la crise sur leur travail – est perçu comme la préoccupation principale.

 

Les employées plus âgé∙e∙s et les ouvrier∙ère∙s s’inquiètent davantage

Nous constatons une perspective encore plus négative au sein de certains groupes en ce qui concerne la précarité de l’emploi au niveau national : les ouvrier∙ère∙s et les employé∙e∙s les moins qualifié∙e∙s ont une opinion plus négative, en moyenne, que les employé∙e∙s davantage qualifié∙e∙s ou diplômé∙e∙s. On n’observe pas de différence significative entre les participant∙e∙s néerlandophones et francophones, ni entre les genres. On remarque cependant que plus un∙e employé∙e est âgé∙e, plus sa perception est négative.

En général, les salarié∙e∙s qui occupent une position plus précaire sur le marché du travail s’inquiètent davantage de conserver leur emploi, ainsi que de l’insécurité de l’emploi au niveau national.

 

L’insécurité nationale de l’emploi est liée à un sentiment de méfiance envers le gouvernement

Pour pas moins de 38 %, l’insécurité nationale de l’emploi est liée au sentiment que le gouvernement belge n’a pas tenu ses promesses et à la manière dont il a géré la crise du COVID-19 en général. De plus, les personnes interrogées ayant une vision négative de cette insécurité ont déclaré qu’elles avaient également réduit leur soutien aux organisations caritatives depuis le début de la pandémie.

À une échelle plus individuelle, 31 % des personnes qui sont incertaines quant à l’avenir de leur emploi, ont également le sentiment que leur employeur n’a pas tenu ses promesses. Un plus grand sentiment d’insécurité professionnelle au niveau personnel augmente la méfiance envers l’employeur.

De manière générale, les répondants ayant une vision plus négative des niveaux de précarité de l’emploi en Belgique ou des niveaux individuels de précarité de l’emploi ont en moyenne un moins bon niveau de satisfaction dans la vie.

 

Méthodologie

Cette étude a été réalisée en collaboration avec le Prof. Dr. Hans De Witte et dra. Anahí Van Hootegem de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation de la KU Leuven (Research Group Work, Organisational & Personnel Psychology; WOPP-O2L).

Les données ont été collectées au moyen d’un sondage en ligne durant le pic de la deuxième vague du Coronavirus en Belgique (28 juillet – 9 août 2020). Au total, 2845 répondant∙e∙s ont participé à cette étude (langues : 66% néerlandais, 26% français et 8% anglais).

L’échantillon était principalement constitué de personnes à haut niveau d’éducation (67% diplômé∙e∙s de l’enseignement supérieur). Environ 64% des répondant∙e∙s avaient un poste de cadre supérieur∙e (branches telles que : sciences, santé, éducation, administration, TIC), 27% un poste d’employé∙e (ex. support administratif), et 9% étaient ouvrier∙ère∙s. Environ 68% travaillaient dans le secteur privé, 20% dans le secteur public et 8% en tant qu’indépendant∙e (5% ont répondu ‘autre’). 42% des personnes interrogées étaient des hommes et 58% des femmes, l’âge moyen était de 45 ans.

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Virginie Nazon ou Killian Cramers
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