Depuis plusieurs années, Google cherche à percer le secret des équipes efficaces – et y consacre d’ailleurs un certain budget. Ce travail de recherche, rassemblé sous le nom Projet Aristote, n’a pas été des plus simple. Plusieurs pistes suivies par les chercheurs n’ont mené à rien.
Cet article fait suite à une étude menée auprès de 6.000 employés belges à propos de leurs sentiments au sujet du travail en équipe et de leurs relations avec leurs collègues. Vous trouverez tous les résultats de cette enquête dans notre communiqué de presse.
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Une bonne équipe ne se repère pas (immédiatement)
Les chercheurs de Google ont examiné 180 équipes. Ils ont comparé des équipes efficaces et moins efficaces : leurs membres partageaient-ils des intérêts similaires ? Étaient-ils plutôt extravertis ou introvertis ? Les personnes au sein d’une même équipe avaient-elles en commun un hobby, se voyaient-elles souvent en dehors du travail ou pas, avaient-elles suivi des études similaires… ?
Rien de tout cela ne s’est avéré important. Les chercheurs n’ont pu dégager aucun schéma permettant de distinguer les équipes efficaces des autres. Bien souvent, les membres d’équipes efficaces étaient fort différents les uns des autres. Alors que de l’extérieur, des équipes moins bonnes paraissaient justement très fortes.
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Il ne suffit pas d’avoir des profils forts pour constituer une équipe forte
La supposition que partagent la plupart des chefs d’équipe (y compris ceux de Google) et qui veut qu’on obtienne une équipe forte en rassemblant des collaborateurs forts, est en réalité infondée. Le succès d’une équipe ne dépend pas réellement de qui la compose. Une équipe peut faire complètement fausse route, même si elle est constituée de membres individuellement très intelligents. Incroyable, n’est-ce pas ?
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Les règles tacites d’une équipe font la différence
En réunion, certaines équipes fonctionnent comme des machines bien huilées : elles se tiennent au sujet, mènent des discussions efficaces et vont droit au but. D’autres groupes commencent chaque réunion en papotant de choses et d’autres et partent dans tous les sens à chaque sujet. Mais rien ne garantit pour autant que la première équipe sera plus efficace que la deuxième. Le facteur de succès principal pour une équipe, c’est une bonne culture de groupe, qui sera définie par des règles et traditions tacites auxquelles se tient l’équipe. Ce sont ces normes du groupe qui vont booster les prestations d’une équipe.
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Temps d’antenne égal pour tous
Bien que les équipes fortes puissent donc être à première vue fort diverses en termes de composition, intérêts et comportements, elles partagent tout de même quelques caractéristiques. Les chercheurs ont ainsi découvert que le temps de parole est équitablement réparti entre chaque membre de l’équipe. Bien sûr, chacun ne doit pas avoir obligatoirement son mot à dire à propos de chaque projet, mais à la fin de la réunion, chaque membre de l’équipe aura eu la parole à peu près autant de fois que les autres. En outre, chaque contribution est appréciée de manière égale.
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Les collègues empathiques obtiennent de meilleurs résultats
Une deuxième caractéristique primordiale et commune à toutes les équipes fortes : des compétences empathiques élevées. Les membres de ces équipes s’identifient facilement aux émotions et aux sensibilités de leurs collègues. Dans les équipes moins efficaces, ce facteur était en moyenne moins présent.
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L’équipe, un espace sécurisant
Dans une équipe empathique où le temps de parole est bien réparti et où chaque contribution est appréciée, on obtient une certaine sécurité psychologique. Chaque membre d’équipe se sent suffisamment à son aise au sein de l’équipe pour proposer des idées, poser des questions et se montrer authentique. Cette sécurité psychologique a frappé les chercheurs dans les équipes les plus efficaces de Google.
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Pourquoi cette recherche était importante
Les bons managers se diront : ces conclusions n’ont rien de neuf, tout ça, on le sait depuis des années. Mais est-ce que cela rend les conclusions du Projet Aristote redondantes ? Pas du tout. Au contraire, elles confirment, chiffres (nombreux) à l’appui, ce que nous présumions depuis longtemps et nous fournissent des infos concrètes sur les dynamiques au sein d’une bonne équipe.
Chez Google, l’étude a incité les équipes à mener des discussions constructives sur leur fonctionnement, leurs incertitudes, leurs peurs et leurs ambitions. Et ça, c’est déjà un premier pas vers cette indispensable sécurité psychologique.
En outre, ces résultats aident les jeunes managers à porter leur attention sur ce qui est vraiment important, sans devoir passer par un apprentissage de dizaines d’années avant de comprendre comment faire fonctionner de manière optimale une équipe.
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